Nom : Eldwïg
Prénom : Adenor, Opaline de son vrai nom.
Age : 16 ans
Sexe : Féminin
Sexualité : Hétéro
Métier : Bourgeoise désirant se lancer dans la piraterie.
Famille : Une mère dépressive plus attachée à ses principes qu’à sa fille, un père près de ses sous et une sœur, qu’elle n’a jamais connue.
Histoire :
Ce récit ne sera pas ponctué de rebondissements, d'événements heureux ou regrettés, encore moins d'ébats passionnés, de liaisons secrètes, de conquêtes et de trésors cachés.
Non. Car l'histoire d'Adenor est un bien triste récit, tellement banal, ennuyeux... à en mourir.
Opaline Eldwïg est née dans les draps ivoire du lit commun de ses parents, dans leur somptueuse propriété au bord des Caraïbes. Oh, ce ne fut pas une naissance refoulée, bien au contraire : ses parents étaient si heureux d'avoir enfin réalisé leur voeu le plus cher... Opaline... Précieuse dans leurs coeurs.
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"Maman ?"
"Oui..."
L'interpellée soupira. Elle était si lasse... Cette vie n'avait plus de sens. Avec ce fardeau de plus sur les bras, elle ne savait pas si elle tiendrait encore longtemps... Pourtant, avant, il y eut un temps où ils avaient été heureux. Tous... Mais depuis qu'elle n'était plus là... Depuis qu'elle était partie en leur crachant au visage ces mots si durs, tout était devenu si inutile, si stupide...
"C'est qui, Adenor ?"
Ses membres se raidirent. Comment... ?
"...Maman ?"
Pétrifiée. Son buste était de marbre, et elle serrait tant bien que mal ses lèvres pour les empêcher de trembler. Dans un effort surhumain, elle se retourna vers cette enfant qui avait osé prononcé son nom, ce nom maudit qu'ils s'étaient jurés de ne plus articuler il y avait de cela sept ans... Sept ans de misère, de souffrance et d'incrédulité...
"...Qui t'a parlé d'elle ?"
Son regard se fit dur, sévère. Cela ne changeait pas trop ses habitudes; mais cette lueur d'animosité, ce souffle de colère au fond de ses prunelles grises... Opaline Eldwïg, en petite fille encore ignorante qu'elle était, eu l'étrange impression ce jour-là que rien ne serait plus comme avant, désormais... Mais puisqu'elle s'était lancée sur un territoire inconnu, à présent, elle ne pouvait plus reculer.
"...Je ne sais pas. J'ai juste entendu le cuisinier en parler avec une domestique."
Sa mère ne broncha pas, ce qui eut tendance à l'agacer; dans l'espoir d'obtenir plus de renseignements, elle poursuivit :
"Alors... C'est une fille ?"
Cette fois-ci, les traits de la femme ridée qui se tenait face à elle se fendirent en une expression courroucée, et elle répondit d'une voix plus aigüe que la normale, à moitié chuchotée, saccadée par l'énervement, les yeux plissés et les poings serrés :
"Peu importe... Peu importe qu'elle soit encore en vie... Celle... celle dont tu as osé, petite sotte ! ranimer le fantôme qui hante nos esprits, oublie-la, oublie-la vite... Et ne prononce plus jamais ce nom... Jamais... Tu entends ?!"
"Mais..."
Douleur. Incompréhension. La petite se frotta la joue, de sa petite main frêle et troublée. Elle la regarda droit dans les yeux; sa mère prit une expression étonnée, et fit sans s'en rendre compte un pas en arrière. Ce regard... Ses yeux veloutés retenaient les larmes de fureur dues à sa gifle. Elle se redressa, et pointant son menton vers l'avant, trouva la force d'entrouvrir avec lenteur ses lèvres :
"Je te déteste..."
Les yeux de la vieille femme s'agrandirent un peu plus, si tel était encore possible.
"Je... Comment... ?"
Emue par la colère, elle saisit brutalement le bras filiforme de la gamine, et la traîna sur le sol comme une vulgaire poupée de tissus. Un cri de douleur déchira ses lèvres.
"Oser me manquer de respect de la sorte... Espèce de petite dévergondée !! Il est grand temps de s'occuper sérieusement de ton éducation..."
"Non !! Lâche-moi !!"
Trop tard... Trop tôt pour remuer un secret de famille. A ce moment-là, la petite Opaline ne se doutait pas que les semaines qui allaient suivre ce malheureux épisode seraient tout aussi noirs, rigides, maniérés... Qu'elle devrait apprendre à se tenir en société, à s'asseoir convenablement, à tenir un éventail entre ses doigts, à siroter sa soupe dignement. Un tourbillon d'ennui et de dégoût... Dans un dernier coup bas, une voix rêche et satisfaite résonna sur les murs de la pièce de séjour :
"Le cuisinier et la domestique concernés seront renvoyés. Grâce à toi... Tu peux être fière de ta petite personne arrogante et indiscrète."
Le claquement des souliers s'éloigna. Un chuchot s'échappa du petit corps replié sur lui-même et secoué de spasmes de l'enfant :
"Adenor... Pourquoi ne m'as-tu pas emmenée avec toi ?..."
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Sous l'oeil complice de la lune, une ombre se faufila par-dessus le balcon d'une rapidité et d'une souplesse étonnantes. Un, deux, trois pas... Eux, les bourreaux de son âme, ne se doutent de rien... Tant pis. Tant mieux.
Adenor se retourna une dernière fois vers la fenêtre de sa chambre, face à l'océan :
"Adieu, maudite prison dorée..."
Un sourire triste ternit son regard. Sans ajouter un mot, elle se retourna, et usa ses bottes de cuir sur la route qui tendait vers la lumière sanguine du port, reflétée par les remous de la mer grise...
Opaline n'existait plus. Non... A présent, il n'y avait plus qu'Adenor. Cette soeur qui lui avait toujours manqué, celle qui avait osé. Tout comme elle. A la différence qu'elle avait réussi... Et qu'Opaline était restée.
Mais aujourd'hui, en ce nouveau jour pointant à l'horizon, bien des choses allaient changer, bien des manques allaient se combler... A commencer par cette soif de liberté insatiable qui lui tenait la gorge, fit frémir la racine de ses cheveux, et lui offrait des ailes nouvelles pour l'aventure...
Description physique :
Ses longs cheveux modelés par le vent voilent son visage le temps d’une seconde. Lui caressent la joue, lui battent les tempes. Elle est là, appuyée sur le rebord de sa fenêtre. Son regard de velours rêve d’autres horizons… Son cœur amoureux s’est entiché du bleu de l’océan. Elle est encore jeune, perdue dans ses idéaux ; mais seul son corps à la silhouette encore marquée par les cicatrices de l’enfance en est le témoin juré. Son port reste fier ; le menton haut et la poitrine relevée, elle sait désormais que nul ne pourra l’empêcher d’aller au bout de son envie, de s’enfoncer dans sa folie. Elle croise et décroise ses jambes fines, interminables ; les joues rougies par la morsure du vent, elle referme presque à regret le loquet de la vitre de ses mains délicates, aux doigts pâles et fantomatiques. Et, dans un murmure, entrouvre ses lèvres pleines et rosées, livre une promesse à l’astre pourpre qui répand sa lumière dans la petite pièce, la sacrant lieu du crime, rouge de sang :
« Demain… Au lever du soleil. »
Description Psychologique :
Légère et insaisissable comme le vent, noble et affamée comme le loup, sensible, incomprise et provocatrice comme la courtisane, Adenor est un mélange pimenté de bravoure, de détermination et d’aspirations à un monde meilleur, un monde bien à elle, tellement différent de celui dans lequel elle est née, à son grand désespoir. Adolescente affirmée et en pleine révolte contre ses tuteurs, son indépendance est son seul atout face à la cruauté de cette époque sombre et impitoyable, son unique échappatoire pour se sauver de cet ennui qui la ronge et la démolit à petit feu. Impulsive, elle est connue pour être assez rancunière, mais elle n’est pas du genre à piquer une crise pour un bout de chiffon… Cependant, il est des blessures qui ne se cicatriseront jamais, ces plaies encore ouvertes qu’elle tente tant bien que mal de dissimuler au regard hypocrite de son entourage... Adenor est plus mature que la plupart des jeunes filles de son âge, et ses intérêts sont opposés en tous points à ceux de ces dernières. Elle ne supporte pas qu’on lui pose trop de questions, par pudeur, et préfère l’action à la réflexion ; assez naïve, elle a encore beaucoup à apprendre de cet univers qu’elle rejette inlassablement…
Plus grande qualité : Sa détermination, sa volonté d'aller jusqu'au bout, quel qu'en soit le prix.
Plus gros défaut : Sa difficulté à accepter le pardon d’autrui, en partie à cause de son côté un peu « perfectionniste » qui réclame d’elle d’être parfaite en tout point, de même pour ceux qui lui sont proches ; elle digère donc assez mal les erreurs et les faux-pas, qui la fragilisent énormément.
Autre chose ? : Pfiouh, enfin fini ^^’ (Au fait, vous saviez que les corsets que les femmes portaient auparavant (pour amincir leur silhouette) étaient fabriqués à partir des fanons des baleines pour assurer la rigidité de celui-ci ? *3* (bande de barbares >.< LUTTONS CONTRE L’ABATTAGE ABUSIF DE NOS AMIES LES BALEINES !! >.<))